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Procès des braqueurs de supermarchés : un seul accusé condamné pour deux vols à main armée (Le Parisien, 13 janvier 2023)

« La Cour d’assises des Hauts-de-Seine a condamné Fessal A., ce vendredi, à huit ans de prison pour deux braquage sur les 17 recensés. Elle a en revanche acquitté les deux autres hommes jugés dans cette affaire.

Qui sont les braqueurs de supermarchés ? Selon le verdict rendu ce vendredi soir par la cour d’assises des Hauts-de-Seine : mystère. En tout cas,  les trois accusés jugés depuis le 3 janvier pour une série de dix-sept vols à main armée, commis dans des supermarchés d’Ile-de-France en 2016 et 2017, ne sont pas les auteurs de tous ces braquages, ont conclu les jurés au terme de deux semaines d’audience.

Seul Fessal A., 39 ans., est condamné. Pas pour toute la série, loin s’en faut, mais seulement pour deux faits. Ceux du 18 mars 2017 commis dans les Val-de-Marne, dans un magasin Leclerc, au Kremlin-Bicêtre, et à l’Intermarché de Choisy-le-Roi.

Ce sont les vêtements que portait le braqueur, filmé par la vidéosurveillance des magasins, qui ont convaincu les jurés de le déclarer coupable. Sur les images, le malfaiteur, casqué, porte un blouson aviateur au col de fourrure et signé, un jean troué à plusieurs endroits, et des baskets noires à semelles blanches. C’est exactement la même tenue que portait Fessal A. en sortant de chez lui, un casque à la main, avant premier braquage du jour, selon les photographies prises par les enquêteurs alors en planque devant chez lui, à Bourg-la-Reine.

Pour ces deux braquages commis à un quart d’heure d’intervalle, Fessal A. est condamné à huit ans d’emprisonnement. Jugé libre, il est reparti libre car la cour d’assises n’a pas décerné de mandat de dépôt à l’encontre de cette. homme, qui a déjà passé quatre ans en détention provisoire avant d’être jugé.

Des équipes à tiroirs

Il faut dire que le procès a capoté à deux reprises. D’abord en avril 2021, parce qu’un avocat avait contracté le Covid, puis en novembre dernier après qu’un des accusés, disparu des radars, avait été arrêté. Cet accusé longtemps introuvable a été acquitté aussi, tel que l’avait requis l’avocat général.

En revanche, le magistrat avait demandé aux jurés de déclaré Loris B., l’ami de toujours de Fessal A., coupable pour quinze des dix-sept braquages de la série. Malgré un faisceau d’éléments convergeant vers Fessal et Loris B. pour ces vols à main armée, mais sans preuve totalement incontestable, les jurés l’ont acquitté pour tout ce qui lui était reproché.

Dans la motivation de sa décision, la cour expose que les braquages ont été commis par des équipes à tiroirs, dont Loris B. faisait peut être partie. Mais les témoignages des victimes qui, pour certains, décrivent un braqueur aux yeux bleus et l’accent nord-africain, que Loris B. n’a pas, ne peuvent permettre de le déclarer coupable.

L’enquête s’était orientée vers Fessal A. et Loris B. car dix ans plus tôt, les deux avaient étaient impliqués dans une série de braquages commis selon le même mode opératoire. Les malfaiteurs agissaient toujours par deux, arrivant à scooter sur le parking du magasin. Sans quitter son casque, le premier entrait et harponnait un employé pour se faire conduire à la salle des coffres.

Le second entrait quelques secondes plus tard pour sécuriser les lieux. Les braqueurs n’ont quasiment jamais été violents et se sont distingués par leur vélocité et leur maîtrise. Ils braquaient le plus souvent deux magasins dans la même journée, parfois trois, et laissaient passer plusieurs jours ou semaine avant de recommencer. Pour un butin total d’environ 160 000 euros. »

 

 

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